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J’ai été deux fois confronté à la mort au cours de mon existence, chacune dans des conditions radicalement différentes. La première s’est déroulée très lentement. Mon grand-père, atteint d’une leucémie, a passé de nombreuses semaines dans un établissement spécialisé. Il se savait condamné. Ma deuxième confrontation fut bien plus violente. Un de mes meilleurs amis parti brutalement, écrasé par un train, à l’âge bien trop jeune de 19 ans. Le choc fut difficilement acceptable, rien ne prépare à cela. Le 23 décembre il était vivant, le lendemain il ne l’était plus. C’est tout.

Dans un cas comme dans l’autre, la finalité est la même, seul le voyage diffère.

Par deux fois j’ai pleuré dans une église, par deux fois j’ai observé un cercueil disparaître lentement sous terre. Nos rites m’accablent et j’en viens presque à envier ces sociétés qui célèbrent la mort en chantant et dansant. C’est ainsi qu’est né mon court-métrage : dédramatiser l’inéluctable, le penser comme une continuité plus qu’un point final.

La mort est terrifiante, pourtant c’est bien ce qui la précède qui consiste en la véritable épreuve. A la question s’il ne te restait plus qu’un jour à vivre, que ferais-tu ? La plupart répondent la même chose. : expérimenter le plus de choses possibles et occuper la moindre minute de temps disponible. Je pense, au contraire, qu’il faut vivre ses derniers instants comme si, justement, ce n’étaient pas les derniers.

Dédramatiser la mort, comment vivre ses derniers instants… Mes fondations étaient posées, ne me restait plus qu’à construire autour. Depuis toujours, je suis fasciné par les personnages de gangsters. La mythologie du mafieux est riche, infinie, surinterprétée ! Comment la moderniser pour éviter de raconter la même histoire une énième fois ? La réponse est évidente quand on remarque ce qui manque cruellement au genre : des femmes ! Mes hommes de main seront donc des femmes de main qui fument et boivent, tuent et rigolent. 

"C’est normal ça, personne n’a envie de mourir. Mais faut bien y passer un jour, seulement ce n’est jamais le bon."

 

La mort ne répond à aucune règle, est parfois injuste, surprenante, illogique… Le choix de l’absurde m’est venu naturellement. Ce film est donc une comédie qui traite d’un sujet lourd, en somme, il s’agit d’une lente agonie pleine d’humour… En faisant attention toutefois à ne pas tomber dans le « gag », les situations sont improbables mais le traitement doit être on ne peut plus réaliste. Le spectateur ne doit pas chercher une branche concrète à laquelle s’accrocher mais, au contraire, se laisser porter par le courant de cette absurde balade. En accord avec cette volonté de me détacher de l’imagerie sinistre associée à la mort, en particulier dans le cinéma où les enterrements se déroulent souvent sous la pluie, j’ai décidé de situer l’action lors d’une magnifique journée d’été. Mais une journée affreusement chaude, ce qui n’est pas moins pesant que des trombes d’eau.

À travers cette histoire, c’est tout le déroulé de la fin de vie que je raconte en filigrane. Ainsi, Stéphanie s’apparente à une femme à qui l’on diagnostique un cancer incurable. Elle va être enterrée par Thaïs et Emma, c’est inévitable. Dans un premier temps, elle essaye de fuir la réalité (littéralement) mais est évidemment rattrapée. Elle n’a pas d’autre choix que d’accepter et va donc tenter de profiter, de jouir avec excès des plaisirs de la vie.

C’est la deuxième partie, lorsqu’elles sont au bistrot ; elle s’étouffe avec son plat à force de s’empiffrer jusqu’à s’évanouir lorsqu’elle danse avec Joséphine. Elle est arrivée à saturation, psychique comme physique et nous entrons dans la troisième partie. Elles sont dans le jardin de Joséphine, bronzant sur des transats. C’est la fin de vie, qui souvent se déroule à l’hôpital. Stéphanie est entourée de ses proches. Joséphine s’apparente à une mère, Lionel à un père, Thaïs et Emma à deux sœurs.

Métaphore de la maladie, cette histoire n’a aucun point d’ancrage dans notre réalité, le spectateur ne sait pas où se situe l’action ni à quelle époque, aucune information ne lui est donnée sur le passif des personnages. C’est un film qui apparaît et disparaît comme si de rien n’était. Ce film c’est la mort mais en plus heureux.

"Comment ça rien à foutre ? Tu te rends compte de ce que tu dis ? T’irais pas jusqu’à lui cracher à la gueule aussi ? Une mourante ça se respecte, son dernier jour ça s’honore ! Alors tu t’assois, tu la fermes et tu te détends."

Fin de journée de Gabin Vissouze

Tous droits réservés. Numéro de dépôt : 000448804

Extrait de la bande originale du film Fin de journéeDiphylleïa
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